À toi,
Ma première. Ma première grande amitié.

Non, non en fait je ne vais pas commencer comme ça. C'est trop génant pour toi il me semble.

 

À toi, C.,
que je n'ai jamais oubliée.

Souvent le soir, après le collège. Nous deux, allongées sur ton lit, comme un voile, un rêve. Placebo en sourdine. L'obscurité pour nos yeux.
Là, sans que tu le sache, je plongeais mon nez dans tes cheveux et je respirai très fort. Ton odeur m'envoutait.
[et ce désir dans l'air]
Un désir innavoué. Une promiscuité tellement forte, que la barrière morale entre amitié et amour s'évanouissait. Alors le soir, seule je pouvais rêver de toutes ces choses que je ne pouvais oser. De toutes ces choses que je n'aurai jamais avouées.

Et placebo continuait de jouer doucement, pendant que sur le dos, enlacées, on se parlait. Grâce à toi j'ai découvert la musique, la Musique avec un grand M.

Et toutes ces photos sur tes armoires, comme je les enviait. Non, ce n'est pas ce que je veux dire. C'est toi que je trouvais superbe, et tout ce que tu aimais, je voulais l'aimer aussi. Alors moi aussi je voulais des photos partout sur mes murs.

Tes milliers de bracelets, babioles à tes poignets. Le noir de tes vêtement, ce style un peu rebelle, un peu rockeuse. Je voulais te ressembler.

[et ce garçon qu'on s'est disputées, comme le font toutes les meilleures amies...]

Et tous les copains que tu as eu. Tout ceux là, que j'ai envié.
Encore aujourd'hui j'ai mal d'y penser. J'aurais tant voulu que tu me laisse t'aimer.

Ma rage de ne jamais pouvoir te photographier... Toujours, tu trouvais un moyen de te faufiler en dehors du champ de mon appareil... Une sorte de traque, de safari...

Dans ma tête les souvenirs de toi sont toujours brûlants.
J'espère que dans la tienne aussi.

Bien à toi,
M.

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